A l'intérieur de la péniche,en bord de Seine, la lumière d'automne décroît trop vite. Pas le temps de filmer une scène qu'il faut installer un éclairage artificiel. Le tournage de In Memoriam ne ressemble ni à un court métrage ni à une grande réalisation de cinéma. Un seul cameraman, deux acteurs, une documentaliste. Ni scripte ni assistants déco ou son. Le réalisateur, Eric Viennot, n'est pas non plus un pro du cinéma. Il est connu comme le Walt Disney français du jeu vidéo pour enfants, avec l'Oncle Ernest (série multiprimée vendue à plus de 400 000 exemplaires). Le scénario qui se trame ici, dans cette ambiance feutrée, est celui d'un jeu pour adultes, qui pourrait «concrétiser pour la première fois la rencontre souvent annoncée entre cinéma, jeu interactif et Internet», selon les voeux de son auteur.
Le graphiste qui peaufine l'esthétique digitale de In Memoriam est là pour obstruer une fenêtre, demander qu'on enlève un objet disgracieux de l'étagère, disserter sur la verticalité d'une fumée de cigarette prise à la digicam, elle-même filmant un écran qui diffuse une bobine de super-8. Les acteurs, venus du cinéma, sont ravis de participer à ce tournage qui les entraîne de Londres à Rhodes, Istanbul, Naples, Florence et Paris. Olivier aime «l'univers d'Eric», Caroline continue de se demander «si [elle] sera capable de jouer au jeu»...
Tiroirs. Quand In Memoriam sortira, à l'automne 2003, il sera vendu, façon d'attirer un public captif friand d'intrigues filant d'énigme en é