Ali G, taillé sur mesure pour la star de télévision anglaise Sasha Baron Cohen, arrive en France après un énorme succès au Royaume-Uni. Mais, au-delà de la Manche, désastre total à prévoir. Ou plutôt incompréhension. L'humour britannique est pourtant universellement apprécié, autant que les Monty Python.
Sur le papier, l'histoire était attrayante. Le Premier minis tre britannique, en perte de vitesse dans les sondages, doit rectifier son image, prouver qu'il comprend la jeunesse, pour gagner les élections. Ali G, au chômage depuis huit ans, animateur bénévole dans un centre pour jeunes de la banlieue de Staines, s'enchaîne, cul nu, aux grilles de la mairie quand il apprend la fermeture de son club de jeunes rappeurs. Un gardien municipal aveugle, chargé de l'entretien des grilles, en profite pour lui lustrer l'engin devant le chancelier de l'Echiquier, numéro 2 du gouvernement, qui passe justement par là.
Devise. Cynique, celui-ci recrute Ali G pour représenter le parti aux élections locales avec le secret espoir de discréditer le Premier ministre et prendre sa place dans le parti. Mais Ali G est élu, fait un malheur à la Chambre des Communes et entre au cabinet (sic). Les tabloïds l'adorent. Voici comment Ali impose le «respect» à tout un pays, sa devise, quand il arrive à l'épeler correctement.
A noter qu'Ali G ne se déplace jamais sans son accoutrement de rappeur blanc à l'accent noir du Bronx. Homophobe, misogyne, scatophile, obsédé, Ali G est devenu au fil des ans l'image