Menu
Libération

Franc succès pour Frankenheimer

Article réservé aux abonnés
Une rétrospective à Lyon a réhabilité l'oeuvre sous-évaluée du cinéaste, mort cette année.
publié le 25 décembre 2002 à 2h16

Lyon envoyé spécial

Que reste-t-il du cinéma de John Frankenheimer mort le 6 juillet à 72 ans ? On pouvait se poser cette question quand on se souvenait de quelques navets récents commis par le New-Yorkais, des Reindeer Games, Ronin et autres Ile du docteur Moreau... Y avait-il autre chose à voir ? Le week-end dernier, l'institut Lumière à Lyon a prouvé que la filmographie du disparu était sous-évaluée.

A cette aune, la vision de Sept Jours en mai (tourné en 1963 avec Ava Gardner, Burt Lancaster, Kirk Douglas et Fredric March) permet surtout de replacer Frankenheimer dans la mémoire du public. C'est donc lui, ce démocrate de conviction, ami de Robert Kennedy, qui a dirigé ce drame politique un peu forcé, mais très bien mis en scène.

Sec et charnel. On n'avait pourtant encore rien vu. I Walk the Line (le Pays de la violence, 1970) va pulvériser les clichés sur Frankenheimer. Cette histoire d'un shérif entre deux âges qui, dans un bourg du Sud, tombe amoureux de la fille d'un distillateur clandestin de whisky sert d'argument à un film formidable. Sec et charnel à la fois. Sur des chansons du grand Johnny Cash, on découvre ce qui apparaît comme la marque du cinéaste : une mélancolie, un pessimisme qui interdisent toute idée de happy ending.

Président de l'institut Lumière et maître de cérémonie, Bertrand Tavernier fut dans les années 60 l'attaché de presse de Frankenheimer avant de devenir son ami. Après la projection, il explique que l'Américain aimait ce Pays de la violence mais