Le premier et magnifique plan du nouveau film de Marie-Claude Treilhou (chouette, se disent les fans de Simone Barbès ou la vertu) représente une route. Le dernier aussi. Entre-temps, la cinéaste filme essentiellement des intérieurs : un appartement parisien (dans une tour du XIIIe) et trois maisons à la campagne. Qui ne sont pas, ou n'espèrent justement pas être, des maisons de campagne. Enfin qui ne savent plus : dans un entre-deux où un duo de vieilles amantes (quinquas pimpantes jouées par Dominique Cabrera et Ingrid Bourgouin) s'aperçoivent, en rentrant dans une ferme retapée qui leur sert de résidence secondaire, qu'on leur a volé des babioles sans trop d'importance auxquelles elles avaient fini par s'attacher, les sentimentales.
Elles se refusent à appeler la police et enquêtent seules, comme on lave son linge sale en famille. Car le voilà, le petit cas de conscience, qui en appelle un plus profond : elles en viennent à soupçonner un des ouvriers payés au black pour exécuter les travaux confiés aux ordres d'un ami, lui-même ancien zonard rangé des voitures et recyclé dans la poterie (le cinéaste Alain Guiraudie, acteur de génie). Par extension, leur enquête met mal à l'aise leur meilleure amie (Treilhou elle-même), qui autrefois avait vécu, elle aussi un peu en marge, avec le présumé coupable (et grand absent du film comme tout McGuffin qui se respecte).
Ou comment un cambriolage léger fait remonter ce que Treilhou nomme «un aggloméré d'options de vie, de choix politiqu