Isabelle Huppert
«Il cherchait la vie inlassablement. C'était fatigant pour lui ; c'était fatigant pour les autres. Ce qui l'intéressait, ce n'était ni le beau ni le laid. C'était le vrai. Il n'était pas marginal. Il n'était pas incompris. Mais il était dans l'exigence jusqu'à la douleur. Il refusait le compromis, c'était aussi simple que cela. S'il avait décidé que le gris d'un mur devait être d'une nuance et non d'une autre, il n'admettait pas que cela fût autrement. Il s'emportait, il s'insurgeait, mais plutôt avec étonnement qu'avec haine. Il était toujours en liaison avec l'enfance, avec la sienne, celle des autres. Il la comprenait, il la recherchait. D'ailleurs, quand il était heureux, il était un peu comme un enfant malicieux. C'est cela que je retiendrai de lui.»
Sandrine Bonnaire
«Comme il le disait dans A nos amours, "ma tristesse durera toujours". Je l'ai rencontré il y a vingt ans, avec mes soeurs, quand nous sommes toutes les trois allées au casting d'A nos amours. Il nous a demandé de nous disputer, on l'a fait. Je suis restée seule pour jouer dans le film, j'avais 16 ans. Le tournage ne m'a pas marquée, j'étais si jeune, innocente. Avec Maurice, c'était facile, joyeux. Il était très tendre avec moi, j'étais sa découverte, sa protégée. Parfois, il devenait dur, tyrannique, mais il ne me faisait pas peur. Après le film, on ne s'est pas quittés, mais je parlais trop dans la presse. Je ne mesurais pas encore le cadeau qu'il m'avait fait. Il s'est fâché. On ne s'est plus vus. Il m'a rappelée pour Po