Pékin de notre correspondant
Comme les trois mousquetaires, ils sont quatre. Et ils pourraient faire leur la devise des héros d'Alexandre Dumas : «Un pour tous, tous pour un»... Jia Zhang-ke et ses trois amis constituent une équipe de choc pour servir une ambition commune : produire certains des films les plus intéressants du jeune cinéma chinois indépendant.
Rien, a priori, ne rapproche Jia Zhang-ke de ses trois compères, le chef opérateur et réalisateur hongkongais Yu Lik-wai, le monteur et petit génie de l'image digitale Zhou Qiang, et le producteur de Hong-kong Li Kit-ming. Le premier est un pur produit de la Chine continentale, diplômé de l'Institut du cinéma de Pékin, originaire du Shanxi et désormais installé dans la capitale chinoise. Yu, lui, a grandi dans l'ambiance coloniale de Hongkong, a fait ses études de cinéma à Bruxelles, parle le français et n'était guère attiré par la «mère patrie» chinoise. Idem pour Li Kit-ming, diplômé de la section cinéma de Censier, à Paris, et pour Zhou Qiang, tous deux également hongkongais.
Par-delà la censure. Leur rencontre a eu lieu à Hongkong en 1997, l'année du retour du territoire britannique à la Chine, à l'occasion d'un festival de courts métrages dont Zhou Qiang était le programmateur. Ils ne se sont plus quittés depuis. Jia Zhang-ke, venu présenter un court métrage, a découvert les images de Yu Lik-wai : «Je n'ai vu que deux minutes de son film lors de la remise des prix, mais ça m'a suffi à décider qu'il serait mon chef op.