Berlin correspondance
Le lieu commun voudrait que, depuis Rainer Werner Fassbinder, Werner Herzog ou Wim Wenders, le cinéma allemand ne produise plus rien de bon. Evidemment, se contenter de le juger à l'aune de Cours Lola Cours et autres niaiseries, ne peut qu'entériner cette idée reçue. Pourtant, le cinéma d'auteur allemand n'est pas mort. Il est même en pleine renaissance, prêt à prendre d'assaut les festivals et les bastions de la programmation cinéphile à travers l'Europe. Depuis quelques mois, certains critiques se sont même aventurés à parler de «Berliner Schule» (école berlinoise). Et puis, cette année, d'un seul coup, plusieurs films donnent une nouvelle dimension au jeune cinéma allemand : les premières réalisations de Henner Winckler (Klassenfahrt, primé en décembre au festival de Belfort), Ulrich Köhler (Bungalow, présenté à Angers cette semaine) et Valeska Griesebach (Mein Stern). Ces trentenaires évoquent le flegme post-adolescent d'une Allemagne petite-bourgeoise laissant peu de place à la révolte. Un cinéma plus ontologique que politique. Car leur cible n'est pas tant la classe ouvrière, comme chez les frères Dardenne qui restent parmi leurs modèles, que la classe moyenne.
Résonance. Chez Winckler, le voyage scolaire dans une station balnéaire polonaise est l'occasion de revisiter la relation triangulaire entre une fille et deux garçons quasiment à la manière d'un documentaire. Le héros de Bungalow, qui vient de déserter l'armée, tombe amoureux de la copine de