Le temps d'une grossesse, le second long métrage de Martin Provost suit les vicissitudes du petit monde qui s'interroge sur l'enfant à venir et s'agite autour de l'événement programmé. Provost, la quarantaine, ancien du Français, écrivain, avait tourné son premier film, Tortilla y Cinema, il y a cinq ans avec un tout petit budget. Là, il s'est déplacé à Marseille et bénéficie d'un casting plus conséquent. Juliette, c'est Julie-Marie Parmentier, bout de femme à peine sortie de l'adolescence, d'une énergie incroyable, révélée par Noémie Lvovsky, Robert Guédiguian, Jean-Pierre Denis (les Blessures assassines).
Entre elle et la ville se démènent des personnages qui sont autant de stéréotypes : le jeune homme pauvre, beau et sauvage qui n'assume pas la paternité à venir (Stéphane Rideau), la mère fofolle, kleptomane et attachante (Carmen Maura), la grande soeur (Nathalie Richard), ex-délurée rangée bourgeoise en épousant le dentiste (Patrick Chesnais, cocu comme d'hab'), le beau vieux de passage, touché par la jeunette (Tom Novembre). Le Ventre de Juliette fait vivre cette galerie sans trop se poser de questions, parvenant à restituer l'épaisseur d'un univers, mais de façon un peu trop caricaturale pour qu'on n'en discerne pas les ficelles ni n'en trouve le caractère un peu fabriqué.
Dans cette composition, qui vaut d'abord par l'entrain des acteurs, chacun tire le drap de son côté. Parmentier est inégale, en affect, à vif, essoufflant son monde, en difficulté dès qu'elle doit se p