Le cinéma français se porte bien. Le cinéma français se porte mal. Ce refrain contradictoire aura beaucoup traversé, la semaine dernière, les rencontres et les débats du Festival Premiers Plans d'Angers, rendez-vous effervescent de la jeune création européenne en matière de cinéma, où l'exemplarité du «modèle» français n'aura cessé d'être interrogé. Plus cliniques, les dernières statistiques publiées par le Centre national du cinéma (CNC) portent la marque de ce diagnostic paradoxal, que Pascal Leclercq a été chargé de scruter pour le ministre de la Culture auquel il devait remettre, dans les prochains jours, son rapport «sur le financement de la production française».
En 2002, le cinéma national a engendré 200 films, soit... quatre de moins qu'en 2001. Baisse sans doute, mais minuscule. Globalement, ces deux derniers crus restent exceptionnels : jamais de tels niveaux n'avaient été atteints depuis 1981 (date d'un record historique 231 films qui devait beaucoup à la défunte prospérité du «X»). Avec ses 200 films, la France fournit, à elle seule, le tiers de la production européenne de longs métrages. Elle produit deux fois plus de films, grosso modo, que ses voisins les plus cinéphiles, Espagne, Italie, Allemagne, Grande-Bretagne...
Renouvellement. Le taux de renouvellement de ses talents est impressionnant : alors qu'on parle beaucoup de difficultés financières, plus du tiers des longs métrages tournés en 2002 (67) ont été des premiers films. Trop de démarrages sans lende