Loin des événements qui agitent son pays, Diego Lerman coule des jours tranquilles à deux pas de Montmartre, cité Malesherbes. Il est en effet résident à la Cinéfondation créée par le Festival de Cannes, comme Lucrecia Martel l'année dernière. Il pourra y écrire son prochain projet dans les meilleures conditions. Tan de repente, qui sort en France avant même en Argentine, a déjà impressionné les habitués des festivals de Buenos Aires, Biarritz, Huelva et des Trois Continents à Nantes. Le film a été acheté dans dix-sept pays, en Allemagne, Norvège, Angleterre, Russie, au Canada, Mexique. Une bonne surprise pour le jeune homme de 26 ans qui, en ce matin de janvier pluvieux, sirote son maté et avoue son admiration pour les films de Buñuel et ceux de la nouvelle vague.
Votre formation ?
A l'université, j'ai surtout appris la production. Cela m'a servi quand j'ai fait mes cinq courts métrages en vidéo. J'ai aussi participé à l'élan vers le théâtre qui marque l'Argentine ces derniers temps. J'ai travaillé comme metteur en scène d'une troupe off, une coopérative. C'est là que j'ai reçu la meilleure formation. C'est également là que j'ai connu la plupart des jeunes acteurs de Tan de repente, à l'exception de Veronica Hassan, la jeune fille qui se fait appeler Lénine dans le film, et de Marcos Ferrante qui joue Felipe, que j'ai connu pendant mes études.
L'histoire est assez étrange...
J'ai lu la Prueba quand j'avais 16 ans, un court roman de l'écrivain argentin César Aira, dont j'adore l