Manuel Pradal est né en 1968. Il a grandi dans un «village» en «Ardèche», mais préfère éluder sa biographie et que ses films parlent pour lui. Rencontre à Paris à la veille d'une sortie en mode étrangement mineur pour un film au budget conséquent.
Genèse. «Marie baie des Anges a fait à peu près tous les festivals (Venise, Toronto, Rotterdam, Sundance...) et a été distribué par Sony Classics aux Etats-Unis. Il a aussi circulé auprès des agents et des acteurs, ce qui m'a valu d'être souvent contacté. J'ai écrit Ginostra pour lequel de nombreux acteurs désiraient s'engager. Il a été question que le film se fasse avec Sean Penn et Winona Ryder, puis Liam Neeson et Julianne Moore. Entre-temps, j'ai rencontré Keitel qui était fou de Marie baie des Anges.»
Mythe. «Je voulais confronter l'intimité d'une vie de famille à des moments spectaculaires et lyriques, que le récit soit débordé par le paysage, les grondements, les pulsations du monde. Quand la nature des personnages explose, elle est montrée par le déchaînement des éléments : pluie, vent, volcans en feu. Je suis un enfant de la nature. Il m'importait de confronter ces acteurs américains à quelque chose de plus fort qu'eux. Une nature qui relève du mythe. Comme dans la tragédie antique, il y a une force supérieure qui peut exalter ou engloutir les personnages.»
Rythme. «Sur le papier, le scénario était proche d'un téléfilm. Une histoire peut-être déjà racontée, mais à travers laquelle j'ai essayé de retrouver des enjeux poétiques