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Libération

Vifs Argentins

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Dans un pays ruiné, la nouvelle garde redouble d'enthousiasme et de projets.
publié le 29 janvier 2003 à 22h01

Buenos Aires envoyé spécial

De festival en festival, le nouveau cinéma argentin ne cesse de se faire remarquer. A Toulouse, en mars 1999, les Rencontres du cinéma d'Amérique latine révèlent déjà un foisonnement. La même année, le festival de San Francisco accueille chaleureusement Silvia Prieto de Martin Rejtman. De La Havane en décembre 1999, puis de Rotterdam en janvier 2000, Pablo Trapero, qui présente son Mundo Grua, repart avec une brassée de prix. Au festival de Berlin en 2001, c'est au tour de Lucrecia Martel de faire couronner son premier film, la Cienaga. Depuis, on a pu voir à Cannes deux films d'Adriano Caetano, Bolivia à la Semaine de la critique, puis l'excellent El Oso rojo (l'Ours rouge) à la Quinzaine des réalisateurs. Et, l'année dernière, le deuxième film de Trapero, El Bonaerense, dans la section Un certain regard. Ajoutons le triomphe en Espagne de Nueve Reinas, un polar étrange de Fabien Bielinsky. Et voici que Tan de repente, de Diego Lerman, jeune homme de 26 ans, débarque en France, après avoir glané des prix à Locarno, Biarritz et Huelva. C'est une évidence : une génération de nouveaux cinéastes a émergé au sud du continent américain.

Une tradition

Comment un pays rongé par la crise depuis des années (pas seulement depuis les émeutes du 19 décembre 2001, le «Corralito») peut-il se payer un tel luxe ? Comment les jeunes cinéastes résistent-ils à la dépression ? Remarquons d'abord qu'il y a toujours eu des cinéastes intéressants autour du Rio de la Plata.