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Libération

Fantômes asiatiques dans les Vosges

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Raz-de-marée oriental et premiers films inattendus à Gérardmer.
publié le 5 février 2003 à 22h07

Gérardmer envoyé spécial

Dans un Gérardmer congelé, deux tendances : un tsunami de films asiatiques et un beau lot inattendu de premiers films. May, le premier long-métrage de l'Américain Lucky McKee (prix du public), a scotché les festivaliers de la dixième édition du Fantastic'Art. Accablée d'une tare physique, l'aide-vétérinaire May (Angela Bettis, grandiose) rêve de l'ami(e) idéal(e). Cheminant dans les creux d'une atmosphère pop, plein d'ironie, de dévoration et d'asphyxie, ce fascinant premier film tisse une réécriture de Frankenstein : l'adam de May s'avère un clone, un monstre, à notre propre image.

Bonne surprise aussi avec le malin Dead End, avec Ray Wise, le Leland Palmer de Twin Peaks. Ce film, tourné en dix-neuf jours, avec pour seul décor une voiture et une forêt, réalisé aux Etats-Unis par les Français Jean-Baptiste Andrea et Fabrice Canepa, repose sur les dialogues décalés. Un cran en dessous, également fabriqué avec des bouts de ficelles, Deathwatch, de l'Anglais Michael J. Bassett, met en scène le fantastique dans la Première Guerre mondiale, le mal dans le mal.

Eau qui goutte. Cette année, donc, l'Asie a dominé le festival. En tête, Dark Water du Japonais Hideo Nakata (Grand prix) dans lequel une mère séparée emménage avec sa fille de 6 ans dans un immeuble triste à mourir. Une fuite d'eau au plafond, d'agaçante devient persistante... Trois films de Nakata (Ring ­ lire page V­, Chaos et Dark Water) ont déjà été préachetés par Hollywood en vue d'une adaptation