Qu'a-t-il de sensationnel, ce cinéma ? Le site, bien sûr, dont il s'est emparé en coupant trivialement, par ses espaces commerciaux, les grandioses perspectives de la Bibliothèque nationale de France (proximité qui inspire le nom, MK2 Bibliothèque). A part ça, le nouveau vaisseau MK2, conçu par Jean-Michel Wilmotte, se résume à une longue boîte blanche de 13 mètres de haut, étalée sur 300 mètres le long de l'avenue de France, avec des façades de verre opalescent fendues d'un patio, frappées au sigle rouge et noir, et rythmées par de hauts mâts-pilotis. Simple. Mais par le miracle de cette boîte lumineuse et de l'animation qu'elle recèle (quatorze écrans, quatre restaurants et des boutiques), les confins du XIIIe cessent d'être un no man's land de voies ferroviaires et d'amas bétonnés bousculés vers la Seine. L'avenue de France s'arrache du sol, devient une vraie rue. Ce bateau cinéma donne envie d'entrer, de traverser, de longer, de musarder. Il borne le vide sidéral du grand Montfaucon des bords de Seine, transforme les gibets géants de la Grande Bibliothèque en tours à dimension humaine, crée une articulation urbaine à la place d'un terrain vague monumental. En prime, il est beau.

L'été, en plein air. Blanc, donc. Taillé en flèche vers l'ouest et calé à l'est par un auvent altier dominant une place égayée d'arbres. Des eucalyptus importés de Toscane, mis dans des pots entourés de bancs circulaires, dispositifs amovibles permettant de libérer l'espace, l'été, pour des projec