Se regarder dans la glace le matin de ses 30 ans, la gueule enfarinée, et se trouver un peu bêta d'être célibataire et de n'avoir rien fait de sa vie. Puis, en se rasant, prendre une décision majeure, celle de fêter cet anniversaire en accomplissant, en vingt-quatre heures chrono, ses rêves adolescents. Ce sera une folle journée que celle d'Andras, héros de Joyeux anniversaire du Hongrois Csaba Fazekas qui, lui, fête ses 29 ans avec ce premier film. Comédie enlevée, Joyeux anniversaire campe avec brio les aventures d'Andras, petit prof de chant un peu dans la lune qui met sa timidité au placard pour jouer au Superman : se faire dorloter par deux putes pour le prix d'une, piquer une voiture, et vivre avec une femme pour quelques heures. Le film a raflé plusieurs prix de ce 34e Festival de Budapest, qui a attiré près de 50 000 spectateurs, 15 000 de plus que l'an dernier. Joyeux anniversaire illustre l'une des tendances du jeune cinéma hongrois, privilégiant le comique de situation aux débats historiques ou existentiels.
Un deuxième courant unit de jeunes cinéastes qui préfèrent la critique sociale et politique, et poussent leurs films jusqu'à la provocation. Emblématique de cette tendance, le Bus de nuit, oeuvre collective de six réalisateurs qui répliquent ainsi sarcastiquement au gouvernement (de droite) qui avait commandé de coûteux et pompeux films historiques et nationalistes.
L'effet Fliegauf. Mais la révélation de ce festival est sans doute le premier film d'un jeune aut