Hideo Nakata a 41 ans. Après avoir réalisé Ring, film phénomène à l'échelle de l'effroi planétaire, il revient avec Dark Water, dont la terreur n'est pas moins impressionnante. Il le présentait au Fantastic'Art de Gérardmer, dont il a obtenu le grand prix.
Vous considérez-vous comme un réalisateur de «kaidan eiga», de films de fantômes ?
Pas le moins du monde. Les kaidan sont des revenants qui ont de la rancoeur et reviennent se venger sur quelqu'un de bien particulier. Dans les kaidan eiga, comme dans le théâtre de kabuki, il y a un répertoire assez limité d'histoires. Les gens savent plus ou moins à quoi s'attendre, et c'est la mise en scène qui se renouvelle pour que le spectateur passe un bon moment. Je ne fais pas du tout cela.
Les fantômes apparaissent dans «Ring», «Ring 2» et «Dark Water». Pourquoi une telle obsession ?
Ce n'est pas une obsession mais des éléments essentiels des oeuvres que j'adapte. Pour Dark Water, c'en est même un personnage clé.
La bande-son joue un grand rôle dans «Dark Water». Comment l'avez-vous élaborée ?
Avec Kenji Kawaï, le compositeur, on s'est dit que ce qui pouvait faire peur, c'était une musique qui n'avait pas de mélodie. On a fait en sorte qu'on ne fasse pas la distinction entre la musique et les effets sonores.
«Dark Water» est-il un film qui fait peur ?
C'est un point délicat. Au Japon, il est perçu comme un film d'horreur triste, le slogan publicitaire en a été le petit mot d'Ikuko où il est écrit : «Maman ! Maman ! Tu seras toujours avec moi.» Le défi que je m'étais fixé était de peindre l'amour entre une mère et sa fille. J'ai sûrement réussi à faire le drame humain que je désirais, mais j'ai un peu de doutes sur sa capacité à faire peur.
Vous érotisez la peur en mettant en avant des actrices...
L'éros et la peur sont deux sentiments liés. Au Japon, on me considère comme un cinéaste qui choi