A l'automne 2000, le Festival de Cannes créait à Paris l'équivalent d'une «villa Médicis du cinéma». Projet : accueillir en résidence, pour des séjours d'une durée de quatre mois et demi, de jeunes réalisateurs des quatre coins du monde, sélectionnés par un jury et ayant en commun de préparer leur premier ou deuxième long métrage. Depuis, une trentaine de cinéastes ont bénéficié de ce programme mêlant rencontres, projections et déambulations parisiennes. Parmi eux : le Tadjik Djamshed Usmonov (lire page VII) et l'Anglaise Emily Young (lire ci-contre), ou les Argentins Lucrecia Martel (la Cienaga) et Diego Lerman (Tan de Repente). Début février, une «promotion» de six jeunes gens une fille et cinq garçons achevait son séjour parisien. L'occasion de les réunir pour discuter de leur envie de cinéma et des films du moment.
La «résidence du Festival» est un grand appartement de la cité Malesherbes, dans le IXe arrondissement. Un caractère luxueux qui a parfois été reproché à l'endroit et au système mis en place par le Festival de Cannes. N'est-ce pas un cocon trop protecteur pour des jeunes gens coupés quelques mois de leurs racines ? On n'imaginait pas, par exemple, Lucrecia Martel dans cet appartement parisien alors que la crise et la révolution grondent chez elle à Buenos Aires... C'est pourtant ce qui s'est passé l'an passé. «Mais ces décalages sont aussi créateurs...», se défend Sylvie Perras, la jeune patronne de la nouvelle institution cannoise.
«Sincérité.» Quand on son