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Libération

Hanson, rouage en roue libre de la machine hollywoodienne

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publié le 26 février 2003 à 22h40

Los Angeles correspondance

Curtis Hanson, à 57 ans, est une anomalie dans le paysage hollywoodien : artisan à l'ancienne, il est aussi, aux yeux des studios, un cinéaste qui rapporte. Malgré cela, et une trajectoire unique qui l'a vu frayer avec Corman et Fuller avant d'apprendre sur le tas avec des films de genre, il n'est toujours pas considéré comme «auteur» par la critique française, la même qui s'accroche encore à des réputations décaties comme De Palma ou Carpenter. Quand on lui dit ça tout de go, un petit sourire peiné fend sa barbe poivre et sel de navigateur solitaire.

Au début, une revue. Dur à entendre pour quelqu'un qui a appris le métier aux pieds des maîtres comme Ford ou Wellman dans les années 60 en produisant un magazine appelé Cinema dont il était à la fois éditeur, maquettiste, photographe et intervieweur ­ avec les Cahiers du cinéma pour source d'inspiration. Ou ce qui en transpirait à l'époque à travers l'unique bouquin du disciple auteuriste Andrew Sarris. «Je n'étais pas toujours d'accord avec lui, mais ce qui m'attirait c'était cette idée qu'il puisse exister une continuité dans l'oeuvre d'un cinéaste. Je me suis vite transformé en détective, cochant les films à voir sur TV Guide ­ c'est ce qui m'a servi d'école.» Là, Hanson ne peut s'empêcher d'ajouter qu'il y a une continuité aussi dans ses trois derniers films. «Il y a ces personnages qui découvrent ce qu'ils sont réellement. Des trois flics de L.A. Confidential, aucun n'est ce qu'il paraît être. Bud