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Libération

«Helen of Peckman», de longue haleine

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L'Anglaise Emily Young tourne le scénario écrit lors de son séjour parisien en 2000.
publié le 26 février 2003 à 22h40

Londres correspondance

Une pluie diluvienne glacée tombe depuis l'aube. Destination Peckham, coin particulièrement sinistre du sud de Londres. Sinistre, mais en voie d'embourgeoisement comme tous les quartiers de la capitale britannique où les propriétés changent de main à prix d'or. Au 21 Tyson Road, petite rue résidentielle, se tourne le premier film de la réalisatrice anglaise Emily Young, remarquée à Cannes pour son court métrage, Second Hand, et lauréate de la Cinéfondation où elle fut l'égérie de la première promotion, à l'automne 2000. Sous la marquise dégoulinante qui sert de cantine de campagne, la productrice, Gayle Griffiths, enfile un énième pull : «On oublie toujours à quel point on a froid sur un tournage», grelotte-t-elle.

«Catégorie». Helen of Peckham, écrit lors du séjour à la Cinéfondation, aujourd'hui réalisé par Emily Young, 32 ans, a failli ne jamais voir le jour. «Nous avons mis près de trois ans à trouver les fonds. Heureusement, nous avions reçu un peu d'argent de British Screen pour une aide à l'écriture. Le parcours du combattant a alors commencé, raconte Gayle Griffiths. L'histoire a la mort pour sujet principal. Ni sexe, ni suspense, du moins pas au sens classique du terme. Bref, le genre de film terriblement difficile à monter en Grande-Bretagne. Nos interlocuteurs voulaient à tout prix le faire entrer dans une catégorie bien précise. "Helen of Peckham" est devenu une "histoire de fantômes", genre en vogue depuis "Sixième Sens".»

Quand Emily Young s