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Libération

L'Italie pleure Sordi, son clown chéri

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Acteur des «Vitelloni» ou de «l'Argent de la vieille», auteur et réalisateur, le fanfaron est mort à 83 ans.
publié le 26 février 2003 à 22h40

A peine connue l'annonce de la mort d'Alberto Sordi, à 83 ans, une foule d'anonymes s'est rendue dans la matinée d'hier devant le domicile romain de l'acteur, place Numa Pompilio, près des thermes de Caracalla. Une fillette a déposé un bouquet de fleurs rouge et jaune, les couleurs du club de la Roma. Le maire, Walter Veltroni, est venu présenter ses condoléances à la famille, en compagnie d'Ettore Scola. Une chapelle ardente est ouverte au Capitole, un honneur rarement accordé qui dit l'immense popularité de Sordi, surtout à Rome, la ville qu'il avait incarnée à lui seul dans nombre des 130 films tournés, au point de camper un portrait du Romain, joyeux et gouailleur, possiblement furibard mais aussi lâche et roublard, passant par tous les partis mais d'une vraie fidélité à l'idée de ne pas s'en laisser compter. L'homme qui est mort dans la nuit de lundi à mardi était l'un des derniers monstres sacrés du cinéma italien et, à travers cinquante ans de carrière, en disait la grandeur et les misères : tour à tour témoin du fascisme, de la résistance, de la reconstruction, de la prospérité puis de la nullité et de l'extinction du cinéma transalpin. Il était l'homme que chantait Richard Cocciante dans son hymne, repris par Jean-Luc Godard dans ses Histoire (s) du cinéma : «Il grande cinema italiano...»

Une voix. Né en 1919 à Rome d'une mère institutrice et d'un père musicien, il fait partie, dès dix ans, des choeurs de la chapelle Sixtine. Sept ans plus tard, il commence une carri