Le Sud-Coréen Hong Sang-soo connaît depuis 1996 un fort retentissement dans les divers festivals internationaux. Il est considéré dans son pays comme le chef de file d'un renouveau artistique au côté de cinéastes tels Lee Chan-dong (Pepermint Candy, Oasis) ou Kim Eung-su (Desire), mais la distribution du cinéma coréen en France reste encore hasardeuse. D'où ce retard à l'allumage qui, de surcroît, laisse de côté son quatrième film, montré notamment à Toronto, Turning Gate.
Prosaïsme. Evoquer son cinéma n'est pas une tâche aisée. On serait bien en peine de raconter les films tant ils se préoccupent avec une placidité désarmante (et d'indéniables vertus somnifères sur certains spectateurs) à montrer les actes les plus prosaïques de la vie quotidienne. Hong d'ailleurs s'exprimait en 1999 en ces termes dans un quotidien anglais : «J'essaie de faire un film construit comme la vie de tous les jours, qui ne dégénère pas en symboles. Je ne veux pas que mes acteurs aient des gestes chargés symboliquement, je veux qu'ils soient eux-mêmes, des vraies gens.» Le cinéaste, né à Séoul en 1960, et qui a étudié le cinéma aux Etats-Unis (à Oakland et à Chicago) a été souvent comparé à Antonioni, mais insister sur cette proximité risque de fausser la réception des trois oeuvres qui sortent simultanément aujourd'hui. Il faudrait plutôt citer, éventuellement, le minimalisme du nouvelliste américain Raymond Carver et l'humour pince-sans-rire des derniers films de Ozu.
Dans le Jour où le cochon est