Promis à une moisson d'oscars, Chicago a été accueilli aux Etats-Unis s comme le baume au coeur qui leur manquait en ces temps difficiles. Adapté d'un énorme succès de music-hall créé en 1975 par les auteurs-compositeurs John Kander et Fred Ebb, mis en scène et chorégraphié pour les planches par Bob Fosse, Chicago est une satire de la justice et des médias américains à travers les fortunes et infortunes de deux meurtrières, dans le Chicago de 1929 assoiffé de plaisirs endiablés et de notoriété express. Rob Marshall, l'auteur du film, a déjà à son actif de nombreuses comédies musicales montées à Broadway.
Energie gym-tonic. Parce que le spectacle est une réflexion sur le pouvoir de la représentation tout ici se transforme en scène de cabaret, de la prison à la potence en passant par le tribunal , Marshall a voulu mêler en virtuose deux espaces, celui du show lui-même, avec ses chanteurs s'adressant à un public de convives, et celui du film, avec ses décors «réalistes» (coulisses, rues, appartements, etc.). Carburant à l'énergie gym-tonic des deux goualeuses, Catherine Zeta-Jones et Renée Zellweger, et au flegme mollasson à peine distancié de Richard Gere en avocat véreux, Chicago enchaîne les tableaux à un rythme soutenu. Ce dopage se fait aux dépens de toute élégance. La vulgarité des personnages, mus par le seul souci de se faire mousser, l'univers de corruption et de crime dans lequel ils évoluent ne sont jamais transcendés. Le fond sinistre de cette pantomime de l'arriv