Londres correspondance
Au premier regard, on comprend. L'ascension irrésistible de Samantha Morton, actrice anglaise de 26 ans, et la fascination de réalisateurs comme Steven Spielberg, Amos Gitaï ou Woody Allen. Un visage d'elfe et un regard translucide, hypnotique. Tom Cruise, qui l'a croisée dans Minority Report, a résumé ce sentiment : «Voir Samantha, c'est voir la foudre tomber.»
«Surprises». Elle a quelques heures de libres pendant le tournage de Code 46, de Winterbottom, tourné à Shanghai, Dubaï et Londres. «C'est ce que j'aime le plus au monde : voyager, découvrir, partir, revenir.» Voyager, dans l'espace et la tête d'un personnage, deux raisons de jouer l'héroïne de Morvern Callar, adaptation du roman d'Alan Warner par Lynne Ramsay. «J'avais adoré le roman et aimé le premier film de Lynne, Ratcatcher. Mais le plus important, pour moi, c'est la sincérité du propos, et ma rencontre avec le cinéaste.» Pour Lynne Ramsay, de même, aucune hésitation : «C'était Samantha ou rien. Son visage est un des plus cinématographiques que je connaisse, plein de surprises, parfois ordinaire, souvent magnifique.» Dans Morvern Callar, Samantha porte les cheveux longs mais, depuis Minority Report, elle a les cheveux blonds, très courts, à la Jean Seberg.
Actrice depuis l'âge de 13 ans, Samantha Morton a été nourrie de dramatiques télé. Les dramas de Ken Loach et de Mike Leigh sont sa culture. «Le cinéma, je n'y allais pas ou alors j'étais déçue. A Nottingham, on ne voyait que des films holl