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Libération

«Comment tuer le chien de son voisin», «le Pacte du silence»

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par BAYON
publié le 12 mars 2003 à 22h00

Si l'on est cinéphile, on peut voir Comment tuer le chien de son voisin qui est du «théâtre filmé», assuré de s'emm..., mais non sans profit. En magasin : de la panne sexuelle et littéraire, du plongeon, de la danse, du pathos, de la belledoche et des «doppelgängers» (sosies) ­ dont un chien.

Le coeur du sujet serait la passion d'un Alceste écrivain pour une Célimène enfant. Courant sur ce sujet sensible, le film, au décousu «art et essai», se tient grâce à son rôle-titre en abyme. En principe à fuir, Kenneth Branagh alterne avec efficience misanthropie, séduction gabinesque et audace : une scène digne d'entrer dans les annales présente le comédien à quatre pattes sur une table d'examen, livré à un ferme toucher rectal avec malaxation de prostate éjaculatoire. Respect.

La joliesse de sa compagne ne gâche rien : Robin Wright Penn en brune. Et la petite voisine joue crânement sa partie infirme. Le chien tué n'a aucune importance.

Avec quelques grumeaux de script (dont deux mafieux rackettant un carmel et dérouillant un abbé sans raison), le Pacte du silence, thriller de bénitier, n'est pas mal goupillonné. Grâce à Dieu en Depardieu. Le sectarisme (catholique romain) sert en effet de décor au traquenard, à grand renfort de rosaire, onctions, complots de trous de serrure, surplis, charabia de missel et candomblé embéguiné.

Quant à Depardieu, objet de préventions après trente-cinq ans de surdose, il repasse là impeccablement l'habit ecclésiastique qu'il desservait, curé mortifié en s