Madrid envoyé spécial
En février, Javier Bardem, 34 ans, figurait au premier rang des manifestations contre la guerre qui s'annonce en Irak et contre le soutien que le Premier ministre espagnol José Maria Aznar apporte à la politique de George Bush.
Comment êtes-vous arrivé sur «les Lundis au soleil» ?
J'avais vu les premiers longs métrages réalisés par Fernando Leon de Aranoa (connu auparavant comme scénariste, ndlr). Dans Familia et Barrio que j'aimais beaucoup, on trouvait déjà ce sens du tragique et cet humour poétique qui sont sa marque. J'ai rencontré Fernando pendant un festival, à Saint-Sébastien, alors que je présentais Avant la nuit de Julian Schnabel (où Javier Bardem interprète le rôle de l'écrivain cubain Reynaldo Arenas, ndlr). Nous avons vite découvert que nous avions envie de travailler ensemble. Quelques mois plus tard, il m'a envoyé le script des Lundis au soleil. Dès que j'ai lu la scène où Santa raconte à l'enfant dont il est le baby-sitter la Cigale et la fourmi en version lutte des classes, j'ai su que je voulais faire le film.
Quand vous êtes allé à Vigo, avez-vous rencontré des chômeurs des chantiers navals ?
Non. J'ai regardé le documentaire que Fernando a tourné sur la crise de ces chantiers navals, j'ai écouté tous ces ouvriers condamnés au chômage et je me suis fait une idée de mon personnage.
Une idée physique, car vous avez pas mal grossi pour l'interpréter, un peu à la Robert De Niro...
J'ai juste arrêté de fumer pendant six mois. Ça a suffi pour que