Venise correspondance

Dans Safe, son premier grand rôle (1995), elle était une riche bourgeoise diaphane et rousse atteinte d'un mal étrange, mais on l'a retrouvée tout aussi belle et atypique dans Boogie Nights de Paul Thomas Anderson, The Big Lebowski des frères Coen ou Psycho de Gus Van Sant. Avec The Hours de Stephen Daldry (de sortie la semaine prochaine) et Loin du paradis de Todd Haynes, Julianne Moore, 41 ans, fait fort : deux nominations aux oscars et la certitude d'être la seule rivale à la hauteur de sa copine Nicole Kidman.

La femme au foyer. «Deux films qui se passent dans les années 50, deux rôles de femme au foyer. Est-ce un hasard ? Sans doute pas, car je crois que la société de cette époque était très conformiste, surtout vis-à-vis des femmes. Pourtant, contrairement à The Hours, Loin du paradis ne traite pas vraiment de la réalité des années 50. Chez Todd Haynes, tout est stylisé, passe par un prisme, une interprétation. Pour jouer le rôle de Cathy, je ne pensais donc pas à ma mère mais à l'aura d'actrices comme Lana Turner, Jane Wyman ou Joan Bennett. Les deux femmes, dans The Hours et Loin du paradis, doivent mener de front leur mariage, l'éducation de leurs enfants et leurs relations sociales. Ces films ne montrent pas des superhéros mais des choses essentielles. Ils posent les questions : comment vivre ? Qui aimons-nous ? Quelles décisions prendre ?»

Travailler avec Haynes. «A ma grande surprise, nous n'avons pas changé d'un iota tous les deux depuis Saf