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Libération
Critique

Le loup reprend du poil de la bête

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Cinq films d'animation qui dépoussièrent le mythe avec humour et vista technique.
publié le 26 mars 2003 à 22h22

Qui craint le grand méchant loup ? Peu soucieux de courser les porcelets, plus affamé de tendresse que de chair fraîche, un loupiot plutôt empoté, orphelin, est trop content de copiner avec une bande de lapins. Une convivialité parfois compromise : parties de pêche, bals, aubades au clair de lune et bamboches ne vont pas sans quelques horions et embrouilles. Parents et enfants retrouveront avec délice le Loulou du conteur-illustrateur Grégoire Solotareff (publié à l'Ecole des loisirs, traduit dans le monde entier), adapté à l'écran par le cinégraphiste Serge Elissalde. Dans son sillage, d'autres cinéplasticiens ont été invités à dépoussiérer le mythe du rôdeur retors avaleur de grand-mère...

Cela va du conte de Perrault ravigoté en road-movie ­ un noiraud moins affamé que son rouge chaperon à l'heure du goûter (T'es où mère-grand ? de François Chalet) ­, à la comédie musicale : la belle, qui se pavane et se pomponne en top model, n'en est pas moins éclipsée par la bête (Marika et le loup de Marie Caillou). Dans une alerte pantomime perçue en plongée, on suit à la loupe le plus petit loup du monde (Micro Loup de Richard McGuire), encagé, embarqué, exhibé par un chasseur jusqu'à New York, observé à vol d'oiseau comme dans un tableau de Mondrian. Avant de papillonner comme Prévert : Pour faire le portrait d'un loup de Philippe Petit-Roulet.

La réussite de ce Loulou peut en cacher une autre, celle de l'animation à la française, qui se porte bien, ainsi qu'en a témoigné le récent F