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Solotareff, dessins et sons

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Comment l'auteur d'histoires pour enfants a trouvé écho au cinéma.
publié le 26 mars 2003 à 22h22

Grégoire Solotareff, qui a conçu avec Jean-Luc Fromental le programme des cinq courts métrages Loulou et autres loups, comprend les gens qui ne supportent pas les dessins animés. Lui-même n'avait pas grande passion pour le genre, avant d'y travailler. Il a vaguement le souvenir d'avoir pris goût aux premiers Disney, enfant, «sans les avoir vus en salle, car il n'y avait pas de cinéma à Beyrouth, où nous vivions». L'avantage, c'est que les cinq films, réalisés par des auteurs graphiques très différents les uns des autres, ont toute chance de séduire aussi ceux qui sont allergiques au film d'animation, tel qu'on en voit dans les programmes télévisés. Notamment grâce au son.

Autre langue. L'image est surprenante, les couleurs ont une densité rare, mais on peut faire l'expérience de fermer les yeux. La différence alors avec ce qui est communément proposé, saute à l'oreille : pas de voix d'adultes qui imitent celles des enfants, pas de musique tonitruante, pas de dialogues débiles. Aucune marque auditive et souvent uniforme du dessin animé. On entendra une langue qui n'existe pas et une composition gypsy de Sanseverino. Ou encore, un hommage sous forme de parodie à Jacques Prévert, qui nous permettra de savoir comment faire le portrait d'un loup.

Grégoire Solotareff, 50 ans, auteur d'une cinquantaine d'albums pour enfants à l'Ecole des loisirs, avait envie de réaliser un long métrage. Le problème est que les personnages dessinés exigent, en dépit de leur inexistence, beaucoup plus