Il y a seize ans, l'Argentin Carlos Sorin faisait parler de lui avec la Pelicula del Rey, un premier long métrage prometteur. Ensuite, il a raté Eversmile, New Jersey (1989) avec Daniel Day-Lewis. Puis, pendant douze ans, il a tourné des films publicitaires. A l'aube du XXIe siècle, mu par l'envie de revenir au cinéma de fiction, Sorin a réalisé Historias Minimas. Minimes, ces histoires de trois habitants de la Patagonie profonde en quête d'une sorte de rédemption ordinaire, le sont sans aucun doute. Minimale et efficace est également la mise en scène de Carlos Sorin, caméra courant aux basques des trois loosers, regard simple sur la vie des quidams, sous le ciel sans nuage de la pointe australe de l'Amérique. La vie de chaque protagoniste est un roman, en mode mineur.
En route pour San Julian, un bourg de Patagonie à peine moins paumé que celui dans lequel elle vit, Maria, une jeune femme pauvre, rêve de décrocher la lune dans un jeu télévisé. Vers la même direction, Roberto, quarante ans, voyageur de commerce hâbleur, espère, malgré ses rodomontades, trouver le grand amour. Et enfin Don Justo, le vieux qui sait remuer les oreilles, part à la recherche de son compagnon : le corniaud quasi humain qui a fui il y a quelques années aurait été repéré à San Julian.
Au final, une émouvante bouffée d'air patagon, tournée avec une majorité d'acteurs non professionnels par un cinéaste à la poursuite d'une carrière enfuie. Partout où il a été présenté, à Toulouse en mars 2002, aux Renco