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Libération

«Traqué»

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par BAYON
publié le 2 avril 2003 à 22h33

La voix off millénariste du country rocker dégénéré Johnny Cash est le point fort de ce simili-Rambo sauce Sniper, avec des morceaux de Fugitif ou Délivrance.

Mais pas de la Chute du faucon noir. Cet oeuvre guerrier 2001 devrait être la ressortie du moment, pour ce que la fastueuse mise en scène du guêpier somalien préfigurait du «Stalingrad irakien». Au générique : Colin Powell, Madeleine Albright.

Rappelons ce que montre ce film d'actualité : la surpuissance de feu humanitaire du Goliath US obèse foudroyée en 1993 par quelques va-nu-pieds criards. Soit le brouillon du remake bagdadi grand-largue en tournage.

Mais revenons à nos moutons. L'affiche et l'interminable préambule en coq à l'âne de Traqué ne sont pas mal, parce qu'on n'y comprend rien. Entre «hantise» serbo-cravate fracassante avec menées para-onusiennes en infrarouge, crapahutage muet dans l'Oregon avec loup gris, traque aux tueurs de cerfs, tout reste encore possible à ce stade...

Peut-être Benicio Del Toro, exemplaire dans l'héroïque The Way Of The Gun, ne sera-t-il pas si pesamment déplacé qu'on le voit ­ et pressentait déjà dans Trafic. Peut-être Tommy Lee Jones se révélera-t-il sur la durée moins totalement rétamé (double sciatique visible quand il trottine) sous son camouflage «jungle urbaine» de centre-ville, dans cette pire panouille de sa carrière depuis Cobb... L'absence de l'inepte Connie Nielsen, pas encore là à feindre d'être une flic à frisettes ou cheveux-bâton et sulfateuse, ne donne-t-elle pas en so