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Libération

Réfugiés palestiniens par la grande «Porte»

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Dans un camp de Beyrouth, adaptation par le cinéaste égyptien Yousri Nasrallah du roman d'Elias Khoury.
publié le 9 avril 2003 à 22h43

Il faut suivre un gros câble de groupe électrogène dans les ruelles étroites et sinueuses du camp de réfugiés palestiniens de Mar Elias, à Beyrouth, pour trouver le plateau de tournage de la Porte du soleil, le film adapté du roman d'Elias Khoury, réalisé par Yousri Nasrallah.

On installe la caméra dans une ruelle du camp. Des enfants courent autour de l'équipe. La scène qu'on s'apprête à tourner se passe dans les années 70, du temps où les fedayin étaient encore au Liban. Chams, l'une des héroïnes du film, campée par l'actrice syrienne Hala Omrane, est vêtue d'un uniforme de milicienne. Elle doit abattre d'un coup de revolver son amant Sameh, qui a refusé de l'épouser.

«Ce que j'aime dans cette histoire, c'est que, pour la première fois, on parle des Palestiniens en tant qu'individus. Les personnages ne sont pas seulement des victimes collectives, comme on a l'habitude de les voir», explique Yousri Nasrallah.

Boucan d'enfer. Chams marche sous une averse artificielle. Le meurtre est censé se passer à l'aube, sans un bruit dans la rue. Mais tous les habitants du camp sont agglutinés sur les toits et font un boucan d'enfer. Yousri Nasrallah leur demande de rester silencieux s'ils veulent assister au tournage. Le bruit se calme un peu, mais pas suffisamment, il faudra se contenter d'un son témoin. On tourne une ou deux prises mais la perche se prend dans les fils électriques enchevêtrés entre les maisons. Il faut recommencer. «En Syrie, c'était encore plus compliqué, il fallait gé