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Libération
Reportage

Emplettes pré-Croisette à Pékin

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Trente-six heures avec le délégué général de la Quinzaine des réalisateurs.
publié le 16 avril 2003 à 22h50

Pékin de notre correspondant

C'est le moment le plus difficile. La lumière revient dans la salle de projection, et le réalisateur chinois, qui attendait deux ou trois rangs en arrière, se tourne vers François Da Silva : «Alors, qu'en avez-vous pensé ?» Le délégué général de la Quinzaine des réalisateurs de Cannes tente quelques phrases polies et habiles qui ne donneront pas de faux espoirs au réalisateur, sans pour autant esquiver totalement la question.

L'arrivée dans une ville comme Pékin du sélectionneur d'une des programmations convoitées du Festival de Cannes crée une agitation qui se répand très vite dans le petit monde du cinéma. L'enjeu est vital, surtout pour les cinéastes underground qui tournent sans autorisation, et donc sans espoir de pouvoir sortir leurs films en Chine. Les festivals étrangers constituent pour eux la seule chance de montrer leurs oeuvres, de les faire vivre.

Marginaux. Trente-six heures à Pékin : le voyage de François Da Silva, nouvellement nommé à la tête de la Quinzaine des réalisateurs, tient de la gageure. Mais dès sa descente de l'avion en provenance de Hongkong, cet ancien exploitant de salle à Marseille se trouve projeté dans le bain : un dîner avec une trentaine de réalisateurs, producteurs et comédiens chinois l'attend chez une amie française vivant à Pékin. Principalement ceux de l'underground, comme Jia Zhangke (Platform, Plaisirs inconnus) ou Li Yu (Fish & Elephant, premier film lesbien chinois), mais aussi du cinéma «légal», comme Ni