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Libération
Critique

«Fusion», un suppo et au lit

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Un «Armageddon» à l'envers, crétin mais attachant.
publié le 16 avril 2003 à 22h50

Cette superproduction catastrophe où l'on s'enfonce au centre de la terre à bord d'un suppositoire géant semble reléguée aux enfers de la cinéphilie avant même d'avoir envahi nos écrans. La sortie en catimini de ce qui semble avoir été pensé comme un blockbuster estival fleure bon l'accident industriel et le titre de cette attachante panouille signée Jon Amiel (Copycat) ­ Fusion-The Core ­ est, de mémoire récente, l'un des plus risibles.

A la surprise générale, cet Armageddon à l'envers (cette fois-ci, la menace ne vient pas de l'espace mais de la terre elle-même) fait la blague. Si l'on veut bien fermer les yeux sur la morale de la chose (pour sauver la planète, il faut faire péter une bonne bombe), Fusion-The Core se révèle aussi con, mais autrement plus sympathique, que son homologue épileptique avec Bruce Willis. Ici, au moins, les militaires sont de dangereux crétins et le héros (Aaron Eckhart) n'arbore pas les biscotos huilés d'une mascotte de Gymnase Club.

Dans sa première partie, Fusion-The Core a même le charme suranné des séries B des années 1950 (le Jour où la terre s'arrêtera), avec cuisson du Golgen Gate à San Francisco, orage magnétique au coeur de Rome et attaque-suicide de pigeons sur Londres... Heureusement, pour sauver notre monde, un vieil ermite a passé trente ans dans le désert à peaufiner un canon à ondes capable de forer l'écorce terrestre comme s'il s'agissait d'un vulgaire yaourt.

Plus prévisible, la seconde partie ­ l'introduction d'un gigantesque vais