Il est plus facile pour un critique (qui est quand même un métier de chameau) de commencer à parler du film en revenant sur son affiche. Celle qui orne les culs et les flancs des bus, colonnes Morris et couloirs du métro, multiplie par trois le visage de sa réalisatrice-actrice. Trois Valeria Bruni-Tedeschi, deux de profil, supposant qu'elle se montrera de biais, et un portrait pleine face, rappelant que son personnage a beau se nommer Federica, le film a quand même sauté dans le wagon de la mise à nu et de l'auto-analyse. Trois Valeria Bruni-Tedeschi, parce qu'on n'est jamais trop compliqué (e), parce que la maison VBT ne recule devant aucun sacrifice, et qu'il était nécessaire, pour que se mette en place la comédie de cette vie envisagée sous le sceau de la culpabilité permanente, de reprendre les comptes à zéro. Ce qui revient à dire : moi VBT, je suis triple : une femme (en quête d'amour, d'absolu), une fille (de riche, hélas) et une soeur (de chanteuse-mannequin), sans jamais que ces trois VBT-là n'arrivent à s'accorder les unes aux autres.
La femme VBT, le film s'emploie à la montrer fragile, incomprise, emportée, partagée (entre trois idéaux d'homme), victime de son héritage financier (les garçons de gauche que j'aime ne m'aiment pas assez, car je suis pétée de thune). Passée cette originalité, qui fait basculer le film sur le versant inverse des célébrités geignant de n'attirer que la vénalité, la femme VBT est un coeur d'artichaut politique, qui chante l'Internationa