Une bille est le talisman du lycéen étoile de notre sélection, Pablo. D'où son surnom et le titre : El Bola. A imaginer un festival de films «d'enfants», entre le Bon Fils et Kes (nos absolus), Ratboy, Bully et autres Bande des jeunes du Square Saint Lambert, on y programmerait bien ce «Ken Loacho» du jour (comme bêtifie un voisin), avec sa bonne bouille.
Au prétexte de sa simplicité, à base d'épreuves, enchantements et effrois primaires, il faut se garder de juger ce 400 coups espagnol faible. A son crédit, outre la narration lapidaire, limpide malgré ses tentations sociales brouillées de vague pédalerie, sa distribution.
D'abord les comparses : un Grand Meaulnes revu gros lard, sa mère au «cul tatoué», son paternel bi fleurant la communauté sida datée. Puis le père du héros, épatant infanticide ordinaire, et enfin le martyr-titre séduisant.
A peine rondelet, comme le film, mais loin des «enfants-paupiettes» contemporains, Pablo «Bolas» (Juan Jose Ballesta) est littéralement beau gosse, gachis compris. Sa retenue froncée fait passer le chantage mélo à l'enfant battu. Les voies de fait sont réalistes, et les scènes de voie ferrée fil de merveilleux atroce du récit dignes du beau roman noir douteux Jeux pour mourir.
L'argument du psycho-polar Tristan, dont on voit le parti thriller qu'en tirerait un remake US, ne tient pas. Mais le film assez. Clouzot, vieille école, français. Le générique banc-titre, plat comme une réclame, fait ainsi prendre en grippe les virtuosités conven