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Libération

«El Bola», «Tristan»

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par BAYON
publié le 7 mai 2003 à 22h55

Une bille est le talisman du lycéen étoile de notre sélection, Pablo. D'où son surnom et le titre : El Bola. A imaginer un festival de films «d'enfants», entre le Bon Fils et Kes (nos absolus), Ratboy, Bully et autres Bande des jeunes du Square Saint Lambert, on y programmerait bien ce «Ken Loacho» du jour (comme bêtifie un voisin), avec sa bonne bouille.

Au prétexte de sa simplicité, à base d'épreuves, enchantements et effrois primaires, il faut se garder de juger ce 400 coups espagnol faible. A son crédit, outre la narration lapidaire, limpide malgré ses tentations sociales brouillées de vague pédalerie, sa distribution.

D'abord les comparses : un Grand Meaulnes revu gros lard, sa mère au «cul tatoué», son paternel bi fleurant la communauté sida datée. Puis le père du héros, épatant infanticide ordinaire, et enfin le martyr-titre séduisant.

A peine rondelet, comme le film, mais loin des «enfants-paupiettes» contemporains, Pablo «Bolas» (Juan Jose Ballesta) est littéralement beau gosse, gachis compris. Sa retenue froncée fait passer le chantage mélo à l'enfant battu. Les voies de fait sont réalistes, et les scènes de voie ferrée ­ fil de merveilleux atroce du récit ­ dignes du beau roman noir douteux Jeux pour mourir.

L'argument du psycho-polar Tristan, dont on voit le parti thriller qu'en tirerait un remake US, ne tient pas. Mais le film assez. Clouzot, vieille école, français. Le générique banc-titre, plat comme une réclame, fait ainsi prendre en grippe les virtuosités conven