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Gènes de stars

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Les enfants d'acteurs devenus acteurs font florès dans le cinéma français. Un phénomène qui tend à générer un système étouffant.
publié le 7 mai 2003 à 22h55

Est-ce un problème ? C'est en tout cas un parfum. Au début on le remarque à peine, on le note ça et là de temps en temps, le trouvant tantôt sexy, tantôt lourdingue, tantôt rafraîchissant. Mais si on y prête une attention un peu sérieuse, alors on ne sent plus que lui. Et ce parfum devient lourd, envahissant, épais, tenace et vicié. C'est le parfum que portent, ou dégagent malgré eux, les enfants d'acteurs qui deviennent acteurs... Aïe! Sujet délicat. Flottements tabous. Pincettes requises.

Avant de se fâcher avec tout le cinéma français, on souhaiterait pourtant absolument convaincre de cette vérité : il n'y a pas dans cette observation la moindre intention de nuisance personnelle envers qui que ce soit. Les enfants d'acteurs devenus acteurs sont comme les grands et surtout comme tout le monde : il en est des bons et des mauvais, des passionnants et des casse-pieds, des qui resplendissent de talent et d'autres sans intérêt. Ils ont tous eu à leur naissance la même faveur insigne d'appartenir à une famille qui ne pouvait pas les décourager de devenir acteur. Sans garantie de résultat, cependant : parmi ces bourgeons souvent bourgeois, et du moins privilégiés, tous n'ont pas «hérité» d'un talent supérieur à celui de jeunes artistes dont les parents sont inconnus.

Effet de transmission. C'est là que le privilège devient souvent un avantage fâcheux : lorsque le calcul d'un producteur, d'un scénariste, d'un cinéaste, se fait sur le patronyme plutôt que sur le talent et que, pour m