«Au lieu de célébrer la nouvelle amitié franco-allemande, le bunker nous claque encore la porte au nez», attaquait Der Spiegel dans son édition du 28 avril. «Pour la dixième année consécutive, aucune grande section du plus important festival de cinéma mondial ne présente un film allemand.» Nirgendwo in Afrika a décroché un oscar, Good Bye Lenin vient de passer le cap des 5,5 millions de spectateurs ; las, Cannes continue d'ignorer le cinéma allemand. «Il y a évidemment une certaine frustration, car, nous, nous aimons la France et les films français, commente Maria Köpf, directrice de X-Film, qui vient de produire Good Bye Lenin. Nous avons du mal à comprendre pourquoi Cannes n'aime pas nos films. C'est sans doute un problème culturel.» Les Allemands ne digèrent pas l'échec français de Cours Lola cours de Tom Tykwer, considéré comme «la» relève du cinéma allemand. «Tenant d'un cinéma allemand classique», Gilles Jacob a «manqué l'occasion de montrer en 1999, Cours Lola cours», s'insurge Der Spiegel. «Dans la gérontocratie de Cannes, on laisse peu de chances aux jeunes.» Heureusement, il y a la Berlinale. Depuis deux ans, le Festival du film de Berlin promeut avec ferveur le cinéma d'outre-Rhin. Trois grands films allemands étaient en compétition cette année, ce qui les excluait de facto de Cannes, où l'exclusivité est exigée. «Cannes n'est pas infaillible, souligne Maria Köpf. Ils n'avaient pas sélectionné Amélie Poulain.» Pour autant, la palme d'or fait toujours rêver les All
Amère Allemagne
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publié le 14 mai 2003 à 23h00
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