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Libération

Mes dates-clés, par Gilles JACOB

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publié le 14 mai 2003 à 23h00
(mis à jour le 14 mai 2003 à 23h00)

1515. Marignan.

24 octobre 1929. En plein krach à Wall Street, mes parents me conçoivent aisément (c'est ainsi en tout cas que je conçois les choses).

22 juin 1930. A nous deux, la vie ! Jumeau de Chabrol, à deux jours près.

7 février 1934. Ma première mousse au chocolat.

1935. Pompon saute par la fenêtre du cinquième. Les chats retombent toujours sur leurs pattes, dit ma grand-mère. De ce jour-là, je me passais de Leibniz pour constater la fragilité du péremptoire.

1936. Je sais lire. La preuve : L-é-o-n-B-l-u-m.

1938. Au cinéma, Alerte en Méditerranée : c'est décidé : je «ferai» amiral.

1940. La famille se replie à Vichy. Je lâche des bombes à eau sur des factionnaires de Pétain.

Fin 1940. Nice, hôtel Hermitage : une petite troupe de réfugiés juifs, dont Daninos. Et l'état-major italien d'occupation : le major Thompson aux mains des fascistes.

1941. Piqué par une guêpe : ma phobie-araignée date de là.

1942. L'armée allemande. Un barman de l'hôtel ­ Adolf ! ­, nous arrache à la Gestapo. Fuite au séminaire de Miribel-les-Echelles. Je chante la messe en latin.

1943. Les SS nous encerclent. Le père Bruno me pousse derrière l'harmonium. Me sauve la vie. Mon histoire, racontée à Louis Malle, deviendra une scène d'Au revoir, les enfants.

1945. Retour à Paris. Lycée Louis-le