1515. Marignan.
24 octobre 1929. En plein krach à Wall Street, mes parents me conçoivent aisément (c'est ainsi en tout cas que je conçois les choses).
22 juin 1930. A nous deux, la vie ! Jumeau de Chabrol, à deux jours près.
7 février 1934. Ma première mousse au chocolat.
1935. Pompon saute par la fenêtre du cinquième. Les chats retombent toujours sur leurs pattes, dit ma grand-mère. De ce jour-là, je me passais de Leibniz pour constater la fragilité du péremptoire.
1936. Je sais lire. La preuve : L-é-o-n-B-l-u-m.
1938. Au cinéma, Alerte en Méditerranée : c'est décidé : je «ferai» amiral.
1940. La famille se replie à Vichy. Je lâche des bombes à eau sur des factionnaires de Pétain.
Fin 1940. Nice, hôtel Hermitage : une petite troupe de réfugiés juifs, dont Daninos. Et l'état-major italien d'occupation : le major Thompson aux mains des fascistes.
1941. Piqué par une guêpe : ma phobie-araignée date de là.
1942. L'armée allemande. Un barman de l'hôtel Adolf ! , nous arrache à la Gestapo. Fuite au séminaire de Miribel-les-Echelles. Je chante la messe en latin.
1943. Les SS nous encerclent. Le père Bruno me pousse derrière l'harmonium. Me sauve la vie. Mon histoire, racontée à Louis Malle, deviendra une scène d'Au revoir, les enfants.
1945. Retour à Paris. Lycée Louis-le