Le Conseil oecuménique pour la dignité critique, la politesse, l'hospitalité et la condition humaine réunies communique : «Au nom de tous les nôtres, un genou à terre, le rouge au front, la poitrine griffée, nous demandons pardon. Pardon à tous les correspondants étrangers, envoyés par les médias respectifs de leurs lointains pays qui, au terme d'épuisants voyages et après le rituel parcours du combattant accrédité, ont pris Fanfan la Tulipe sur la gueule en guise de comité d'accueil. Exceptionnellement, nous ne réclamerons même pas leur indulgence, bien au contraire. Nous les prions de répéter partout sur le globe, noir sur blanc ou à haute voix, ce qu'ils ont subi et qui nous fait honte.
«Pardon aux femmes, aux invertis, aux folles mélomanes. Désolé, Pialat (lourdement hommagé pour sa fameuse réplique : «Si vous ne m'aimez pas, je ne vous aime pas non plus»), désolé Chopin, Gérard Philipe, Louis XV, Stanley Kubrick... Gisant sur un lit de clous, nous faisons aussi pénitence au nom des bulbes, des oignons, des fleuristes, des Hollandais et, par-dessus tout, des tulipes. Nos plus plates excuses enfin à tous ceux que le film outrage de son épaisse connerie franchouillarde. Pardonnez-nous, peuples polonais, germain, belge et africain, humiliés par la canonnade de plaisanteries de comptoir évidemment racistes, parfumées au foin d'un provincialisme pompidolo-raffarinesque de saison, qui nous rétroprojette au temps des Charlots font l'Espagne et de la 7e Compagnie au clair de lune