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Libération

Les enchaînés

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publié le 15 mai 2003 à 23h00

Les T-shirts «WEAPONS OF MASS DISTRACTION» n'ayant pas été livrés à temps, déblayons le sujet derechef. C'est vrai, nous sommes tous ici, à une dérisoire échelle comparée aux effluves actuels de la pax americana, des armes de distraction de masse. C'est vrai aussi, cela dit en passant, que Michael Moore a repris cette formule dans un discours à un pauvre hère de dessinateur humoristique du L.A. Weekly, preuve que le talent, comme tout ici, circule. Moore devrait d'ailleurs, dit-on, faire une apparition à Cannes (qu'il prend pour sa kitchenette personnelle depuis le tabac de l'an passé) pour parler publiquement de Fahrenheit 9/11, le nouveau film qu'il projette sur les relations financières des familles Bush et Ben Laden. Un premier deal étant tombé à l'eau entre lui et Icon, la maison de production de Mel Gibson (on en entend de bien drôles tout de même), Harvey Weinstein aurait proposé ses services comme entremetteur, pour aussitôt s'entendre dire par sa maison mère (l'ultrarépublicaine Disney) de laisser tomber. Donc, oui, il y a des choses plus importantes que Cannes en ce monde et surtout en ce moment. Mais puisqu'on y est, et plutôt bien, on vous fera grâce de la grogne et de la fine bouche habituelle. Du moins ici sur ce bas de maillot, on positivera dur. Si, si.

«Justement, j'allais t'appeler.

­ Ben rappelle-moi !»

Cet échange expéditif entre le sélectionneur Téflon du festival et un copain photographe lyonnais capté dans le hall encore vide et calme de la salle Debussy,