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Libération
Critique

Matrix XXL

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publié le 16 mai 2003 à 23h01

Soyons clairs : The Matrix Reloaded, deuxième volet de la trilogie superlative des frères Andy et Larry Wachowski, est très nettement supérieur à l'épisode précédent. A cela une raison simple : la pression économique, c'est un euphémisme, a disparu. La trilogie est désormais assurée d'un succès que beaucoup de professionnels refusaient d'envisager pour son premier volet, au point que Joel Silver, déjà producteur de la chose, souhaitant alors se prémunir d'un four, en avait vendu la moitié des droits juste avant la sortie. On pouvait reprocher à Matrix opus 1 ses promesses non tenues : une poignée de scènes mémorables et un infini blabla. Au-delà du coup d'Etat scopique constitué par l'illustre «effet Matrix» (le ralenti suspendu), les Wachowski l'avaient finalement joué petit bras. Avec l'opus 2, les compères n'avaient plus d'alibi pour ne pas se lâcher. On en voulait beaucoup plus ? On vient d'être servi.

Versus Hollywood

Alors, de quoi ça parle ? Pour sauver Zion, ultime poche de la Résistance humaine à l'empire des machines, Neo (Keanu Reeves, beaucoup plus crédible en nouveau Moïse : serait-ce l'amaigrissement ?) doit percer le secret de la Matrice, coeur de toutes choses. La Matrice, aucun doute, c'est Hollywood : une entité chargeant à destination de la planète entière des programmes et simulations à la chaîne, qui substituent à la réalité des expériences humaines un ersatz machinique ouvrant sur des temps où l'homme n'aura plus sa place. Déjà, quand, dans les années 30,