Le métier d'acteur, il connaît. «Tout le monde devrait passer par là, affirme-t-il, ça coûte moins cher qu'une psychanalyse. Parfois même, il arrive qu'on soit payé. J'ai commencé en 1974 avec Volker Schlöndorff, dans un film que je n'ai d'ailleurs jamais vu : Übernachtung in Tirol. Les mésaventures de deux couples partis en vacances au Tyrol avec un chien. Ensuite, il y a eu Truffaut, qui m'a quasiment laissé faire ce que je voulais dans l'Histoire d'Adèle H. Je crois que je ne suis pas mauvais acteur. Je suis pas mal. Presque bon. Je pourrais même être un excellent acteur.» Le meilleur assurément, si l'on s'en réfère à sa prestation dans Sansa, le second long métrage après Louise (Take 2) de l'insaisissable Siegfried, présenté à la Quinzaine. Normal. Violoniste universellement connu, Ivry Gitlis n'est-il pas déjà une légende ? «Or, assure-t-il, jouer du violon ne signifie pas bouger seulement les doigts. Sur scène, on joue des pieds à la tête. C'est comme faire l'acteur. Vivre une autre vie.»
Et de se remémorer la découverte, enfant, de «l'un des plus grands musiciens du siècle dernier», Sergueï Rachmaninov : «Très long, un peu voûté. Quand je revois cette figure incroyable sortir de la coulisse pour se diriger vers le piano, aujourd'hui encore je suis parcouru de frissons.»
Vitalité. A 81 ans, l'ancien élève de Georges Enesco a conservé une étonnante vitalité qui n'a d'égale que son amour des jolies femmes et de la musique. De toutes les musiques. On ne connaît guère d'