Alors que se dessine le projet de Constitution européenne, les réactions n'ont pas manqué ces derniers jours sur la Croisette. Les multinationales membres de l'International Communications Round Table (ICRT) ont joué leur carte libérale en appelant, dans une lettre ouverte, l'Europe «à ne pas transformer son marché intérieur en une forteresse». L'ICRT compte en son sein des entreprises comme Amazon. com, AOL Time Warner, Bertelsmann, British Telecom, IBM, Kirchmedia, Microsoft, Philips, Reuters, Siemens, Sony Entertainment, Walt Disney ou Yahoo.
La société des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP) s'est engagée dans la polémique, exprimant vendredi sa «consternation devant l'immixtion inadmissible dans les affaires européennes de multinationales de l'audiovisuel et du commerce électronique». L'ARP dénonce ces multinationales qui «souhaitent voir réduite à néant la capacité de chaque Etat européen de décider librement de sa politique culturelle» et estime que ces pressions «prouvent a contrario l'efficacité des mécanismes nationaux et européens de soutien à l'industrie cinématographique et audiovisuelle».
Enfin, lors d'une réunion jeudi à l'occasion du festival, treize des vingt-cinq ministres européens de la Culture de la future Europe élargie ont adopté une «Déclaration de Cannes» qui réaffirme la défense de la diversité culturelle : «Les ministres de la Culture européens souhaitent conserver leur faculté à soutenir le cinéma et la création. C'est la raison pour laquelle