Summer in the City (1970), son premier long métrage, était dédié aux Kinks. The Soul of a Man, son dernier film, est un documentaire sur trois bluesmen mythiques. Au fil du temps, Wim Wenders accorde de plus en plus d’importance, dans son oeuvre, à la musique.
«Tout est parti d'une idée de Martin Scorsese : consacrer une série de films au blues et en confier la responsabilité à des réalisateurs différents. J'ai choisi comme sujet Skip James et JB Lenoir, parce que personne, à l'exception de quelques initiés dont Scorsese ne les connaît.
«J'ai fait un premier montage avec ma propre voix en voix off, puis décidé de tout recommencer. On ne peut pas raconter la vie de deux chanteurs noirs avec l'accent allemand. C'est alors que m'est venue l'idée d'ajouter Blind Willie Johnson, qui sert ainsi de narrateur (via la voix de Laurence Fishburne, ndlr). Je me suis rappelé que parmi les bandes confiées à la sonde Voyager il y avait une chanson de Blind Willie Johnson : Dark was the Night. Celle de Paris Texas. Le film est alors devenu la réunion de trois bluesmen qui ne se sont jamais rencontrés. Avec moi pour unique lien. C'est encore un peu visible, mais j'ai tout fait pour que ce soit la musique qui parle et non pas le fan Wim Wenders.
«Force intacte». «Afin de toucher un public jeune, il ne fallait pas se cantonner à ces trois chanteurs morts depuis longtemps, mais montrer aussi des musiciens contemporains (Lou Reed, Marc Ribot, Nick Cave...) réadaptant leurs morceaux. Quand on ex