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Libération
Portrait

«J'aime découvrir des destinées»

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publié le 19 mai 2003 à 23h03

Dans l'entrée de son bureau, un ancien atelier de confection de la rue de Paradis dans le Xe arrondissement parisien, il y a deux fusils colorés, fabriqués de tubes et de boîtes de conserve par André Robillard. C'est sur cet artiste dit de l'«art brut» qu'il a fait son premier film, en 1991. Un indice peut-être pour percer le regard définitivement bleu d'Henri-François Imbert. Depuis, ce grand gars placide de 35 ans a sorti trois films documentaires, Sur une plage de Belfast, puis Doulaye, une saison des pluies, et enfin ce No pasaran présenté à la Quinzaine des réalisateurs cette année. Aucun ne sera passé inaperçu. Aujourd'hui, il est à Cannes. Un petit intermède dans sa longue prospection cinématographique entamée il y a plus de dix ans. Et qui se mélange à sa vie.

«Politique». «Je fais quasiment toujours le même film. A partir de choses minuscules, j'aime découvrir des destinées.» Pour Belfast..., tout est parti d'un film amateur découvert par hasard dans la caméra que lui offre sa compagne. Imbert se lance à la recherche des personnages du film et atterrit en Irlande du Nord au lendemain des accords de paix d'octobre 1994. Pour No pasaran, ce sont des cartes postales retrouvées chez ses grands-parents qui le jettent sur la piste des républicains espagnols réfugiés en France pendant la guerre. «Le documentaire est pour moi une façon de travailler sur le politique. De la petite histoire à la grande Histoire. Sans s'abriter pour autant derrière un travail de journaliste ou