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Libération
Portrait

Dans le bain.

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publié le 20 mai 2003 à 23h04

La brune et la blonde. L'Anglaise revêche et la cagole extravertie. La quinquagénaire prisonnière de ses fantasmes et de ses névroses, à la manière du personnage de Marie dans Sous le sable, et la jeune fille-tornade qui va bousculer l'ordre établi, façon Catherine dans Huit Femmes. En réunissant ses deux actrices fétiches dans Swimming Pool, c'est comme si François Ozon avait voulu fusionner en un seul film les deux courants de son travail : l'intimisme et le réalisme symbolisés par Charlotte Rampling, l'onirisme et la théâtralité incarnés par Ludivine Sagnier.

«Vous croyez ? semble s'étonner le réalisateur. Ludivine l'a vu aussi comme ça, mais je n'y avais pas songé. Au départ, j'avais uniquement pensé à Charlotte. Je lui ai parlé d'une idée de film autour d'une romancière anglaise, vieille fille mal embouchée, un peu alcoolique, un rôle qui lui offrait la possibilité de composer. Si elle m'avait dit non, je n'aurais pas fait le film.» A l'écriture, Ozon hésite à opposer le personnage de Charlotte Rampling au fils de son éditeur ou à sa fille. «Mais je me suis vite rendu compte qu'il était plus intéressant d'avoir une jeune fille, parce qu'un jeune homme aurait trop sexualisé l'intrigue. C'est là que j'ai pensé à Ludivine, à la métamorphoser une nouvelle fois pour perturber le monde très fermé, très confortable du personnage de Charlotte et, en retour, qu'il soit influencé par lui.»

Egéries. Les retrouvailles de François Ozon et de ses actrices, quelques mois après le tourna