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Libération
Interview

«Je suis un optimiste vigilant»

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publié le 20 mai 2003 à 23h04

Remarqué en 1999 pour Love Will Tear us Apart, le cinéaste de Hongkong Yu Lik Wai, 36 ans, accessoirement chef-opérateur de Jia Zhang Ke et d'Ann Hui, a tourné son nouveau film apocalyptique, All Tomorrow's Parties, en haute définition.

Pourquoi avoir choisi de traiter ce film sur le mode de la science-fiction ?

Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse de science-fiction. L'action de ce film pourrait se situer de nos jours, voire dans dix ou vingt ans. Cela ne changerait rien à son contexte.

Comment est né le projet ?

De passage à Datong pour tourner un documentaire, j'ai été impressionné par la vue des immenses cheminées qui entourent cette ville. Le souvenir d'Alphaville m'est alors revenu. J'ai pensé que l'occasion était belle de faire un film un peu futuriste à budget raisonnable. Au départ, j'ai même envisagé un remake. Mais Godard est très intelligent, il a su inventer tout un système de discours, de gestes, de comportements. Ne me sentant pas à la hauteur, j'ai opté pour quelque chose de plus classique. Un film-catastrophe, ou plutôt post-catastrophe, articulé autour de cette période chaotique succédant à la fin d'un conflit. Une période de vide, dont j'avais préalablement trouvé trace dans une ébauche de scénario d'Antonioni décrivant l'Italie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Ce qui m'a fourni quelques précieux éléments.

Il s'agit ici de dénoncer le totalitarisme.

Tous ces régimes un peu délirants, un peu taliban, qu'ils se réclament de l'intégrisme, de la politique ou