Petite, au fin fond de sa Normandie natale, elle voulait déjà devenir actrice («mais pas star», précise-t-elle), parce que le cinéma la faisait rêver. Non pas les blockbusters hollywoodiens, mais plutôt les films français. Ceux que ses parents, modérément cinéphiles, avaient tendance à apprécier. Genre Peau d'âne de Jacques Demy («Catherine Deneuve était un de mes modèles») ou la Nuit américaine de François Truffaut.
«Fragile». Puis, à l'approche de l'adolescence, Sophie Quinton a préféré opter pour le métier de comédienne : «Le cinéma commençait à me gonfler un peu, et jouer la comédie m'attirait.» A l'inverse de la plupart des matières inhérentes au programme scolaire, éducation physique exceptée : «J'étais bonne en cross, tennis et gymnastique, mais inadaptée à la scolarité. L'école est un endroit bizarre, violent. Comme quantité d'autres gamins qui en souffrent, je ne m'y sentais pas bien.»
Qu'à cela ne tienne. Il suffit d'une maman compréhensive, assez convaincue de la dé termination de sa fille pour inscrire celle-ci dans un établissement pourvu d'une section A3, et le baccalauréat n'est plus qu'une formalité : «Grâce au théâtre et au sport.» Le sport, elle n'aura plus trop le temps d'en faire. Car le théâtre est devenu sa vie. Elle multiplie les stages, s'essaie au cirque («à cause de l'ambiance»), au chant, aux spectacles de rue. «En ce domaine, souligne-t-elle, l'équilibre est fragile. Il convient de savoir exactement ce que l'on veut. Ensuite seulement, il est possib