La fantaisie désigne la faculté qu'a l'esprit de se représenter des images. Mais aussi une chose originale et peu utile qui plaît. Ou encore, la fantaisie se dit des objets fabriqués qui s'écartent de l'ordinaire et dont la valeur réside surtout dans la nouveauté, l'originalité. A tous ces titres et bien d'autres, la Chose publique de Mathieu Amalric est une formidable fantaisie. Parce qu'elle se prend à plaisanter sur un sujet qui n'en a pas. La rupture entre un homme et une femme après des années de vie commune, deux enfants et quelques films : il est cinéaste, elle est actrice. Toute ressemblance, etc. Comme dans Mange ta soupe (1997) du même Amalric, on peut se douter que ces films «de famille» sont instruits d'un arrière-fond autobiographique. Un côté mange ta soap au sens soap opera.
Trouvaille. Mais il faudrait interroger aussi bien la qualité de ce doute que son bénéfice. Sauf à confondre la critique de cinéma avec un édito de Voici, le résultat de l'enquête (du réel se cache dans l'imaginaire, quelle trouvaille bouleversante !) s'avérerait aussi passionnant que de révéler au monde ébahi que, lors de Voyage en Italie, Ingrid Bergman était la femme de Rossellini. Il est vrai que la Chose publique saisit à pleines mains, autant pour l'étreindre que pour lui filer des baffes, cette antienne de la vie d'artiste où, paraît-il, depuis la nuit des temps, tout fait vendre.
La Chose publique raconte que ce n'est pas facile de vivre avec un cinéaste, dès lors qu'il a tendance à