A Cannes, Lester James Peries, né à Colombo il y a quatre-vingt-quatre ans dans ce qui était encore le Ceylan colonial, pourrait faire volontiers figure d'historien du festival. «J'y suis venu pour la première fois en 1957, rappelle-t-il en souriant, l'année où j'ai également rencontré ma future femme, alors étudiante à Paris.» Et le vaillant octogénaire de présenter fièrement Soumithra Peries, son épouse et plus proche collaboratrice, ancienne ambassadrice du Sri Lanka en France. «Nous avons habité de 1995 à 1999 dans votre capitale, précise-t-il, une ville magnifique, chère à notre coeur.»
Habitué. Présent en 1981 pour présenter Baddegama, membre du jury en 1992, sous la présidence de Gérard Depardieu («je dois admettre que je ne me suis pas ennuyé»), Lester James Peries est donc, à sa manière un peu sporadique, une sorte d'habitué de la Croisette. Même s'il est parfois saisi de courts accès de nostalgie : «Lors de ma première venue ici, le festival était quelque peu différent de celui d'aujourd'hui. Il n'y avait que trente films en compétition, répartis en deux catégories : longs métrages et courts métrages. Fiction et documentaires confondus. C'est ainsi qu'en 1956, le Monde du silence du commandant Cousteau avait obtenu la palme d'or.»
Lester James Peries se souvient aussi de Jean Cocteau en 1957, président d'honneur un peu particulier d'un jury qui ne l'était pas moins, puisque officiellement présidé par André Maurois. «C'était le dixième anniversaire du festival, dit-il